SIDO

SIDO , publié en 1930, est un recueil de souvenirs autobiographiques que Colette consacre principalement à sa mère, Sidonie Landoy, surnommée Sido, mais aussi à son père, Jules, et à ses frères et sœurs. L’ouvrage se compose de plusieurs textes courts qui évoquent l’enfance de Colette dans la maison familiale à Saint-Sauveur-en-Puisaye, en Bourgogne. À travers ses souvenirs, Colette nous plonge dans un monde intime où la nature, les relations familiales, et la figure tutélaire de la mère occupent une place centrale.

On voit la couverture du livre de Colette intitulé Sido.

1. SIDO: un portrait vibrant de la mère

  • D’abord, le titre du recueil, Sido, révèle immédiatement l’importance de la mère de Colette dans ce livre. Colette y dresse un portrait profondément affectueux et empreint d’admiration pour sa mère. Sido apparaît comme une femme à la fois forte et indépendante. Elle semble également attentive aux autres, en particulier à ses enfants.
  • Ainsi, Colette décrit sa mère comme une femme aimante, mais aussi très libre dans sa manière de penser et de vivre. En effet, elle est une figure marquante qui lui a transmis des valeurs de liberté et de respect pour la nature. Sido est aussi une personne très proche de la terre et des animaux, dotée d’une grande curiosité intellectuelle et d’un esprit pratique.
  • Finalement, Sido est une mère peu conventionnelle pour l’époque. D’ailleurs, elle ne se soucie pas des règles sociales strictes et se soucie peu des conventions bourgeoises. Elle encourage ses enfants à développer leur propre individualité et à être en harmonie avec le monde naturel.

2. La nature omniprésente et l’éducation au grand air

  • Dans Sido, la nature joue un rôle fondamental. Colette grandit dans une maison entourée de jardins, de vergers, et d’animaux. Ainsi, ce cadre bucolique marque profondément son imaginaire et ses sensibilités. Le texte regorge en effet de descriptions riches et sensuelles de la faune et de la flore qui entourent la famille.
  • A titre d’exemple, Colette évoque les odeurs, les couleurs et les sons de la nature avec une précision et une affection qui montrent à quel point cet environnement naturel a influencé son enfance. D’ailleurs, la nature devient presque un personnage à part entière dans le récit. C’est également un espace de liberté, de découverte et de méditation pour la jeune fille qu’elle était.
  • Au fond, Sido encourage ses enfants à observer la nature. Mais c’est aussi là que l’on peut chercher des leçons de vie. Il faut donc respecter l’équilibre naturel. Cette éducation au grand air, loin des écoles strictes ou des enseignements conventionnels, forme un socle important de la pensée de Colette et de son rapport au monde.

3. Le père : une figure moins présente mais admirée

  • Dans le recueil, Colette évoque également la figure de son père. Le capitaine Jules Colette est un ancien soldat devenu infirme suite à une blessure de guerre. S’il est moins central que Sido, il est néanmoins une présence affectueuse et bienveillante, pour laquelle Colette éprouve un profond respect.
  • En effet, Colette le décrit comme un homme doux et réservé, contrastant avec le tempérament plus exubérant de sa mère. Elle se souvient notamment de son amour des livres et de sa patience, deux traits qui ont certainement influencé l’éveil intellectuel de sa fille.
  • Dès lors, le père de Colette, bien qu’effacé par rapport à la figure maternelle, est une présence rassurante et aimante dans son enfance. Il incarne un modèle de calme, de réflexion et de modestie.

4. Les frères et sœurs : la famille élargie et l’affection partagée

  • Dans « Sido », Colette parle aussi de ses frères et sœurs, notamment de Julien, son frère aîné, dont elle est très proche. Ces souvenirs familiaux montrent une grande tendresse entre les membres de la famille, ainsi que le rôle important de chacun dans le développement de Colette.
  • Ainsi, Colette raconte avec humour et tendresse les différentes facettes de ses frères et sœurs, tout en soulignant l’atmosphère bienveillante qui règne au sein de cette famille, même si chaque enfant était encouragé à cultiver sa singularité.

5. Sido: le rapport à la féminité et à l’indépendance

  • À travers le portrait de Sido, Colette développe également une réflexion sur la féminité et l’indépendance. Sido est présentée comme une femme moderne, en avance sur son temps, qui ne se conforme pas aux attentes sociales de l’époque. Elle est libre d’esprit, dédaigne les commérages et se consacre à l’éducation de ses enfants et à son amour de la nature.
  • Sido refuse de se plier aux conventions sociales qui réduisent le rôle des femmes à celui de mères ou d’épouses soumises. Elle encourage ses filles, et surtout Colette, à penser par elles-mêmes, à être indépendantes et à embrasser pleinement leur liberté.
  • Ainsi, cette vision de la féminité, loin des clichés de l’époque, influence profondément Colette. Elle mènera elle-même mènera une vie d’indépendance, rompant avec les normes sociales en tant que femme de lettres et figure publique.

6. Une écriture sensible et poétique

  • L’écriture de « Sido » est marquée par une grande sensibilité. Colette a en effet un sens aigu de l’observation. Elle parvient ainsi à rendre palpables les émotions, les sensations, et les souvenirs liés à son enfance. Son style est poétique, sensuel, souvent empreint de nostalgie, mais aussi d’une grande vitalité.
  • D’ailleurs, Colette utilise un langage très visuel pour décrire les paysages de son enfance, les jardins, les animaux, et les saisons. Chaque détail est minutieusement retranscrit, comme si elle voulait immortaliser ces moments précieux de son passé.

7. Un hymne à l’enfance et à la transmission

  • En filigrane, Sido est un hommage à l’enfance et à la transmission des valeurs. À travers les figures de Sido et du capitaine Jules, Colette célèbre la richesse de l’éducation qu’elle a reçue, faite d’amour, de liberté et de respect pour la nature. Ces souvenirs sont pour elle une source de réconfort, mais aussi un fondement sur lequel elle a bâti sa propre identité d’écrivain et de femme indépendante.
  • Colette montre ainsi comment l’éducation qu’elle a reçue de ses parents l’a marquée pour la vie, en particulier l’amour de la nature, le goût de la liberté et l’indépendance d’esprit que sa mère lui a inculqués. Ces valeurs sont omniprésentes dans son œuvre et expliquent en partie sa vision du monde.

Pour conclure

En somme, Sido est à la fois un hommage tendre à la mère de Colette et une réflexion sur l’enfance, la famille, et la nature. À travers ses souvenirs, Colette brosse le portrait d’une mère hors du commun, aimante et libre, et d’une éducation empreinte de liberté et de respect pour le monde naturel. Ce recueil, profondément autobiographique, montre comment les figures parentales ont façonné l’identité de l’écrivain, tout en révélant son talent pour capter les émotions et les sensations dans une prose poétique et sensible. « Sido » est ainsi une œuvre intime, vibrante de vie, et un hommage à la transmission familiale et à l’héritage des valeurs.

Pour aller plus loin concernant ton étude de SIDO :

Biographie de Colette

-Pour en savoir davantage sur Colette ou sur Sido en particulier, voir le site des amis de Colette.

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