La phrase interrogative est un type de phrases. En effet, c’est une structure syntaxique essentielle en français, car elle permet de poser des questions et d’obtenir des informations. À l’oral comme à l’écrit, nous utilisons les phrases interrogatives pour interroger nos interlocuteurs sur des faits, des opinions, des choix ou des situations. En outre, nous utilisons des interrogations directes et des interrogations indirectes, selon le contexte énonciatif et la structure syntaxique de la phrase.
Rappelons que la bonne maîtrise de l’analyse de la phrase interrogative est très importante dans ta manière de rédiger à l’écrit, de t’exprimer à l’oral mais elle est primordiale également pour analyser le texte en commentaire ou pour répondre à la question de grammaire lors de l’épreuve orale.
I) Qu’est-ce qu’une phrase interrogative ?
D’abord, une phrase interrogative est une phrase qui exprime une question. Elle se termine toujours par un point d’interrogation à l’écrit et par une intonation montante à l’oral. Elle a pour but de demander une information, une confirmation, ou de solliciter une réponse de la part de l’interlocuteur.
Prenons quelques exemples:
- Paul demande: « quel âge as-tu ? » (Interrogation directe)
- Paul te demande quel âge tu as. (Interrogation indirecte)
En effet, en français, la phrase interrogative peut prendre deux formes:
- Premièrement, la phrase interrogative directe: il s’agit simplement de la question formulée par l’énonciateur afin d’obtenir une réponse de son interlocuteur. Ainsi, l’information recherchée est exprimée après les deux points et placée entre guillemets. On notera également l’usage du point d’interrogation.
- Deuxièmement, la phrase interrogative indirecte est exprimée par un narrateur qui, d’une certaine manière unifie le discours. Effectivement le discours de Paul et celui de son interlocuteur sont fondus en une seule phrase. On se trouve désormais en présence d’une phrase complexe. De plus, la modalité interrogative n’est plus exprimée par la ponctuation mais bien par l’usage d’un verbe de parole exprimant un questionnement.
II) Les différentes formes de la phrase interrogative
En français, il existe plusieurs façons de poser une question. Chaque forme correspond à un degré de formalité ou de complexité, et dépend du contexte de communication. Voici les principales formes de la phrase interrogative.
a) L’interrogation totale
L’interrogation totale est celle qui appelle une réponse par oui ou non. Elle porte sur l’ensemble de la phrase et demande une réponse simple de la part de l’interlocuteur.
- Forme familière :
L’interrogation totale peut être posée simplement en laissant la phrase inchangée à l’oral, tout en modifiant l’intonation pour marquer la question. C’est la forme la plus utilisée dans la langue courante.- Tu viens ? (à l’oral, l’intonation montante suffit à indiquer qu’il s’agit d’une question)
- Forme standard :
Dans une forme plus formelle, on utilise l’inversion du sujet et du verbe pour former une question.- Viens-tu ?
L’inversion est courante à l’écrit ou dans les contextes plus soutenus, mais elle reste moins courante à l’oral en français moderne.
- Viens-tu ?
- Forme avec « est-ce que » :
Une autre manière de poser une question totale consiste à ajouter « est-ce que » en début de phrase. Cette structure est neutre et couramment utilisée à l’oral.- Est-ce que tu viens ?
Elle permet d’introduire une question sans avoir à inverser le verbe et le sujet.
- Est-ce que tu viens ?
b) L’interrogation partielle
Ensuite, l’interrogation partielle porte sur un élément précis de la phrase (comme le sujet, l’objet, ou un complément), et elle est introduite par un mot interrogatif : qui, que, quoi, comment, pourquoi, où, quand, etc.
- Mais prenons un exemple d’interrogation partielle sur le sujet : Qui a mangé le gâteau ? (La question porte sur l’identité de celui qui a mangé)
- Exemple d’interrogation partielle sur le complément de lieu : Où habites-tu ? (La question porte sur le lieu)
Dans ces cas, la phrase interrogative partielle est plus complexe que l’interrogation totale car elle requiert l’utilisation d’un mot interrogatif pour indiquer sur quel élément porte la question. Ces questions appellent des réponses plus ouvertes et informatives que les questions totales.
c) L’inversion du sujet
L’une des caractéristiques de la phrase interrogative formelle est l’inversion du sujet. Il s’agit d’inverser l’ordre classique sujet-verbe, en plaçant le verbe avant le sujet dans la question.
- Citons un exemple: Avez-vous fini vos devoirs ?
Cependant, cette forme est plus fréquente à l’écrit et dans un langage soutenu. À l’oral, dans la langue courante, on préfère souvent utiliser la forme avec « est-ce que », qui est plus naturelle.
Il existe également des inversions plus complexes lorsque le sujet est un nom et non pas un pronom. Dans ce cas, on conserve le nom en début de phrase et on ajoute le pronom en complément du verbe après l’inversion.
- Exemple : Les enfants viennent-ils avec nous ?
Attention à l’emploi du « t » épenthétique qui s’utilise dans une inversion sujet-verbe pour éviter que deux voyelles se trouvent côte à côte. Précisions que ce « t » est détaché entre deux tirets.
Ex: Que va-t-elle faire?
III) L’interrogation indirecte
L’interrogation indirecte est une question introduite à l’intérieur d’une phrase déclarative. Contrairement à l’interrogation directe, elle n’utilise pas de point d’interrogation ni d’inversion du sujet.
Elle est généralement introduite par des conjonctions comme si, ce que, qui, quand, comment, etc.
Prenons un exemple d’interrogation indirecte :
- Je me demande si elle viendra.
- Il veut savoir où tu habites.
L’interrogation indirecte adoucit souvent le ton de la question, car elle ne demande pas directement une réponse. Elle est donc fréquemment utilisée pour des questions polies ou lorsque l’on introduit une incertitude.
4. Les structures interrogatives et le langage familier
Dans la langue familière, la structure des phrases interrogatives peut être plus simple et plus directe. Les questions se forment souvent sans inversion du verbe et sans « est-ce que ». L’intonation montante seule suffit à marquer l’interrogation.
Prenons quelques exemples pour être plus clairs :
- Tu vas où ?
- Tu fais quoi ?
- On part quand ?
Dans ces exemples, la phrase suit la structure d’une phrase déclarative, mais l’intonation montante à l’oral ou le point d’interrogation à l’écrit la transforment en question. Cette forme est très courante dans la communication informelle et quotidienne.
V) L’intonation et la ponctuation dans les phrases interrogatives
L’un des aspects essentiels des phrases interrogatives, notamment à l’oral, est l’intonation. Contrairement aux phrases déclaratives, qui descendent en fin de phrase, les phrases interrogatives se terminent souvent par une intonation montante.
Rappel: fais attention à cette question de l’intonation lorsque tu procèdes à la lecture du texte lors de l’oral du bac.
Par exemple: Tu viens avec nous ? (intonation montante)
À l’écrit, cette intonation est remplacée par le point d’interrogation (?), qui indique que la phrase est une question.
VI) Les particularités des phrases interrogatives en français
Certaines formes de phrases interrogatives présentent des particularités qu’il est important de connaître pour bien maîtriser leur usage.
a) Les interro-négatives
Il est possible de poser une question sous une forme négative pour exprimer une surprise ou pour suggérer une réponse attendue.
Prenons deux exemples pour illustrer notre propos :
- Ne viens-tu pas avec nous ?
- Tu n’as pas encore fini ?
Ces questions, souvent rhétoriques, incitent parfois l’interlocuteur à répondre dans un sens particulier ou à confirmer une hypothèse.
b) Les questions exclamatives
En français, il est également possible de poser des questions exclamatives, qui combinent l’interrogation avec une exclamation pour exprimer une surprise ou une indignation.
Une fois encore, prenons quelques exemples:
- Comment oses-tu dire ça ?
- Quoi ? Tu pars déjà ?
Ces questions sont marquées à la fois par l’intonation montante et par l’exclamation qui leur donne une force particulière.
c) Les questions avec « qu’est-ce que » et « que »
Les structures avec « qu’est-ce que » et « que » sont fréquentes pour poser des questions sur un complément d’objet direct.
- « Qu’est-ce que » est utilisé dans des questions courantes, souvent à l’oral :
- Qu’est-ce que tu fais ? (Que fais-tu ?)
- « Que » est plus formel et est souvent utilisé dans des questions inversées :
- Que fais-tu ?
VII) Exercices
Exercice 1: repérer la phrase interrogative directe et indirecte.
Interrogative directe et indirecte
Exercice de niveau facile: ⭐
Pour chaque phrase littéraire, tu diras si c'est une phrase interrogative directe ou indirecte.
Exercice 2: repérer la phrase interrogative totale et interrogative partielle
Interrogative totale et interrogative partielle
Exercice facile: ⭐
Pour chacune de ces phrases littéraires, dis s'il s'agit d'une phrase interrogative totale ou partielle.
Exercice 3: repérer l’affirmation fausse pour chacune de ces propositions sur la phrase interrogative étudiée.
Question de grammaire sur la phrase interrogative
Niveau avancé ⭐ ⭐ ⭐
Pour chacune de ces phrases littéraires quelle est la seule remarque fausse, à ne pas prononcer lors de ton analyse grammaticale?